Le contrat de capitalisation constitue un produit d’épargne méconnu qui mérite pourtant l’attention des investisseurs. Cette solution d’épargne offre des opportunités fiscales intéressantes, notamment dans le cadre d’une stratégie patrimoniale globale. Vous devez comprendre ses mécanismes pour optimiser sa fiscalité.

Voici les points essentiels à retenir sur sa fiscalité :

  • Imposition des gains : seuls les intérêts et plus-values sont taxés lors des retraits
  • Régime fiscal : identique à l’assurance-vie pour les rachats du vivant
  • Transmission : intégration dans l’actif successoral contrairement à l’assurance-vie
  • Avantages patrimoniaux : possibilité de donation avec conservation de l’antériorité fiscale

Les règles d’imposition des rachats et retraits

La fiscalité des rachats constitue l’un des aspects les plus techniques du contrat de capitalisation. Elle varie selon plusieurs critères déterminants pour l’épargnant.

L’imposition selon la date de versement des primes

Le régime fiscal dépend principalement de la période durant laquelle vous avez effectué vos versements. Pour les primes versées avant le 27 septembre 2017, l’imposition s’effectue selon un barème dégressif :

  • Contrat de moins de 4 ans : 35 % d’imposition
  • Contrat entre 4 et 8 ans : 15 % d’imposition
  • Contrat de plus de 8 ans : 7,5 % d’imposition

Concernant les primes versées depuis le 27 septembre 2017, c’est le prélèvement forfaitaire unique (PFU) qui s’applique avec des modalités plus complexes.

Le calcul de l’assiette imposable

Il est possible de déterminer précisément la part imposable lors d’un rachat partiel. Le calcul s’effectue proportionnellement selon la formule suivante : montant du rachat diminué du produit entre le total des primes versées et le rapport du montant racheté sur la valeur totale du contrat.

Seuls les gains réalisés font l’objet d’une imposition, jamais le capital initial investi. Cette règle fondamentale permet de préserver l’épargne constituée au fil des années.

Les abattements et seuils applicables

Après 8 années de détention, il est possible de bénéficier d’abattements annuels significatifs. Ces montants s’élèvent à 4 600 € pour une personne seule et 9 200 € pour un couple marié ou pacsé.

Pour les contrats dont l’encours dépasse 150 000 € de versements, une fiscalité spécifique s’applique avec des taux différenciés selon les tranches.

Durée du contrat Primes avant 27/09/2017 Primes après 27/09/2017 (≤ 150 000 €) Primes après 27/09/2017 (> 150 000 €)
Moins de 4 ans 35 % + 17,2 % 12,8 % + 17,2 % 12,8 % + 17,2 %
4 à 8 ans 15 % + 17,2 % 12,8 % + 17,2 % 12,8 % + 17,2 %
Plus de 8 ans 7,5 % + 17,2 % 7,5 % + 17,2 % (après abattement) 7,5 % puis 12,8 % + 17,2 %

La fiscalité successorale et les donations

La transmission du contrat de capitalisation obéit à des règles distinctes de celles de l’assurance-vie, offrant néanmoins des opportunités intéressantes.

L’intégration dans l’actif successoral

Contrairement à l’assurance-vie, le contrat de capitalisation entre automatiquement dans la succession du titulaire décédé. La valeur prise en compte correspond au montant de rachat au jour du décès, incluant les gains capitalisés.

Cette intégration signifie que le contrat est soumis aux droits de succession classiques selon le lien de parenté avec les héritiers. Cependant, le contrat conserve son antériorité fiscale, permettant aux héritiers de bénéficier des avantages liés à l’ancienneté du placement.

Les stratégies de donation anticipée

Il est possible d’optimiser la transmission en procédant à une donation du vivant du souscripteur. Cette opération présente plusieurs avantages patrimoniaux significatifs :

  • Conservation de l’antériorité : le donataire hérite de l’ancienneté fiscale
  • Purge des plus-values : les gains acquis échappent à l’imposition
  • Utilisation des abattements : 100 000 € par enfant tous les 15 ans

La donation peut s’effectuer en pleine propriété ou avec démembrement, cette dernière option permettant au donateur de conserver l’usufruit et donc la perception des revenus.

Les abattements selon le lien de parenté

Compte tenu de l’intégration successorale, les abattements s’appliquent sur l’ensemble du patrimoine transmis. Les montants varient selon le degré de parenté avec le défunt, permettant d’optimiser la transmission selon la composition familiale.

Les prélèvements sociaux et cas d’exonération

Les contributions sociales représentent un élément incontournable de la fiscalité du contrat de capitalisation, s’appliquant systématiquement sur les gains réalisés.

Le taux et l’assiette des prélèvements sociaux

Depuis le 1er janvier 2018, les prélèvements sociaux s’élèvent à 17,2 % et s’appliquent sur la même assiette que l’impôt sur le revenu. Cette cotisation inclut notamment la CSG, dont une partie peut être déductible sous certaines conditions.

Il est important de noter que la déductibilité de la CSG (6,8 % sur les 17,2 %) n’est possible qu’en cas d’option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu, excluant donc le prélèvement forfaitaire.

Les situations d’exonération exceptionnelles

Certaines circonstances permettent d’échapper à l’imposition sur le revenu, bien que les prélèvements sociaux demeurent généralement dus. Ces cas d’exonération concernent des situations particulières :

  • Licenciement du souscripteur ou de son conjoint
  • Invalidité de 2ème ou 3ème catégorie
  • Cessation d’activité suite à liquidation judiciaire
  • Fin de contrat à durée déterminée

Pour bénéficier de ces exonérations, il est nécessaire d’effectuer le rachat avant la fin de l’année civile de survenance de l’événement déclencheur.

La fiscalité de la sortie en rente viagère

Afin de diversifier les modalités de dénouement, il est possible de transformer le capital en rente viagère. Dans ce cas, seule une fraction de la rente perçue est imposable, déterminée selon l’âge du bénéficiaire au moment de la liquidation.

Cette fraction imposable varie de 30 % pour les rentiers de plus de 70 ans à 70 % pour ceux de moins de 50 ans. Une fois fixée, elle reste constante pendant toute la durée de perception de la rente, offrant une visibilité fiscale appréciable.

L’impact de l’impôt sur la fortune immobilière

Le contrat de capitalisation bénéficie généralement d’une exonération d’IFI, constituant un avantage patrimonial non négligeable pour les contribuables concernés.

Seuls les supports investis en actifs immobiliers, comme les parts de SCPI, entrent dans l’assiette de l’IFI au prorata de leur poids dans le contrat. Cette règle permet d’optimiser l’exposition à l’immobilier tout en limitant l’impact fiscal.

La réforme de 2018 ayant remplacé l’ISF par l’IFI a considérablement renforcé l’attractivité fiscale du contrat de capitalisation pour la gestion de patrimoine.

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