Dans cet article, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur les travaux effectués sur les parties communes sans autorisation préalable. En copropriété, les règles sont strictes et méconnues de nombreux propriétaires.

  • L’autorisation de l’assemblée générale est obligatoire pour tout travail affectant les parties communes
  • Les sanctions peuvent aller jusqu’à la démolition complète des ouvrages réalisés
  • Même les travaux invisibles peuvent nécessiter une autorisation selon leur nature
  • La régularisation a posteriori reste possible sous certaines conditions

Le cadre juridique des travaux sur parties communes

Tel que défini par la loi du 10 juillet 1965, l’article 9 établit un principe fondamental : chaque copropriétaire dispose librement de ses parties privatives mais ne peut porter atteinte aux parties communes. Cette règle d’ordre public limite strictement les interventions possibles.

Les travaux interdits sans autorisation

Il est donc important de vérifier que toute intervention sur les parties communes nécessite un accord préalable. Cette interdiction s’applique même aux copropriétaires bénéficiant d’un droit de jouissance exclusive sur certaines zones communes.

  • Modifications structurelles (murs porteurs, canalisations collectives)
  • Installations visibles depuis l’extérieur (climatisation, antennes)
  • Aménagements de jardins ou cours communes
  • Travaux affectant l’aspect extérieur de l’immeuble

Les exceptions légales

Dans le cadre de certaines situations d’urgence, le syndic peut autoriser des interventions immédiates sans consultation préalable. L’article 18 de la loi de 1965 prévoit cette possibilité en cas de danger imminent pour la conservation de l’immeuble.

Les différents types d’autorisations requises

Les modalités d’autorisation varient selon la nature et l’impact des travaux envisagés. Deux articles de loi définissent les majorités nécessaires pour obtenir l’accord des copropriétaires.

Travaux relevant de l’article 25

Ces interventions affectent les parties communes sans réaliser d’emprise directe sur celles-ci. La majorité absolue de tous les copropriétaires est requise pour leur validation.

Type de travaux Majorité requise Exemples concrets
Aspect extérieur modifié Article 25 (majorité absolue) Changement de fenêtres, pose de volets
Structure affectée Article 25 (majorité absolue) Percement mur porteur, raccordement canalisations
Emprise sur parties communes Article 26 (double majorité) Véranda, annexion d’espaces communs

Travaux soumis à l’article 26

Lorsque les travaux impliquent une emprise directe sur les parties communes, ils constituent un acte de disposition nécessitant la double majorité : majorité des copropriétaires ET majorité des tantièmes représentant au moins deux tiers des voix.

La procédure d’autorisation

Dans le cadre d’une demande d’autorisation, le dossier soumis à l’assemblée doit être complet. Il comprend une description précise des travaux, des plans détaillés et parfois une étude technique réalisée par un professionnel qualifié.

Les sanctions applicables en cas d’infraction

La jurisprudence de la Cour de cassation est constante : tout travail non autorisé expressément par l’assemblée générale expose le contrevenant à des sanctions importantes.

La remise en état obligatoire

La sanction principale consiste en l’obligation de remettre les lieux dans leur état antérieur. Cette mesure s’applique même si les travaux sont conformes aux règles d’urbanisme et ont fait l’objet d’un permis de construire valide.

  • Démolition complète des ouvrages non autorisés
  • Remise en état aux frais exclusifs du copropriétaire fautif
  • Application possible d’astreintes journalières
  • Prescription de l’action en justice fixée à 10 ans

L’interprétation stricte de l’autorisation

Il est donc important de vérifier que l’autorisation accordée couvre exactement les travaux réalisés. La Cour de cassation refuse toute interprétation extensive des décisions d’assemblée générale.

Ainsi, une autorisation pour la « réfection d’une toiture » ne permet pas automatiquement sa surélévation ou l’augmentation de surface habitable. Chaque modification doit faire l’objet d’une autorisation expresse et spécifique.

Les recours possibles pour les copropriétaires

Lorsqu’un copropriétaire constate des travaux non autorisés, plusieurs étapes de recours sont envisageables :

  • Tentative de conciliation amiable avec le contrevenant
  • Saisine du syndic pour mise en demeure
  • Action judiciaire devant le tribunal compétent

La régularisation des travaux a posteriori

Dans certaines situations, la régularisation des travaux reste possible après leur réalisation. Cette procédure nécessite cependant le respect de conditions strictes.

Les conditions de la régularisation

Tel que défini par la jurisprudence, les travaux peuvent être régularisés s’ils respectent la destination de l’immeuble et sont réalisés dans les règles de l’art. La bonne foi du copropriétaire constitue un élément déterminant dans cette démarche.

La procédure de validation

La régularisation s’effectue par un vote en assemblée générale selon les mêmes majorités que celles requises pour l’autorisation initiale. En cas de refus, le copropriétaire demeure tenu de remettre les lieux en état.

Dans le cadre de cette procédure, il convient de présenter un dossier technique complet justifiant la conformité et l’innocuité des travaux réalisés.

Les travaux sur parties communes sans autorisation exposent les copropriétaires à des sanctions lourdes. La remise en état obligatoire et les frais associés peuvent représenter des coûts considérables. Il est donc essentiel de respecter les procédures d’autorisation préalable pour éviter tout litige.

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