Comment récupérer la taxe d’ordures ménagères auprès de vos locataires ?

Dans cet article, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur la récupération de la taxe d’ordures ménagères auprès des locataires. Cette problématique concerne de nombreux propriétaires bailleurs qui s’interrogent sur leurs droits et obligations concernant cette charge récupérable.

Voici les points essentiels à retenir :

  • La TEOM fait partie des charges récupérables légalement définies par le décret de 1987
  • Le propriétaire reste toujours redevable du paiement auprès de l’administration fiscale
  • Plusieurs modalités de facturation sont possibles selon le type de bail
  • Des justificatifs précis doivent être fournis au locataire
  • Des exonérations spécifiques peuvent s’appliquer dans certaines situations

Comprendre la taxe d’enlèvement des ordures ménagères et ses modalités

La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) constitue un impôt local destiné à financer les services de collecte et de traitement des déchets ménagers. Dans le cadre de la gestion locative, il est donc important de vérifier sa nature et son fonctionnement pour une application correcte.

Définition et calcul de la TEOM

Tel que défini par l’article 1520 du Code général des impôts, cet impôt local est calculé sur la base de la valeur locative cadastrale du logement, identique à celle utilisée pour la taxe foncière. Le montant résulte de l’application d’un taux voté annuellement par les collectivités locales sur cette base imposable.

Le calcul s’effectue selon la formule suivante : Base imposable (50% de la valeur locative) × Taux communal = Montant TEOM. Cette méthode garantit une taxation indépendante de la quantité réelle de déchets produits.

Différences avec la redevance d’enlèvement (REOM)

Il est donc important de vérifier le système appliqué dans votre commune car deux mécanismes coexistent :

  • La TEOM : taxe annexe à la taxe foncière, payée par les propriétaires
  • La REOM : redevance calculée selon le service rendu, payée par les occupants
  • Les communes ne peuvent appliquer simultanément ces deux systèmes
Critère TEOM REOM
Redevable Propriétaire Occupant du logement
Base de calcul Valeur locative cadastrale Service rendu / nombre d’occupants
Récupération locataire Possible via charges Payée directement
Paiement Avec la taxe foncière Facture séparée

Cadre juridique de la récupération auprès du locataire

Dans le cadre de la gestion des charges locatives, la récupération de la taxe d’ordures ménagères obéit à un encadrement juridique précis que tout propriétaire bailleur doit maîtriser.

Fondements légaux de la récupération

L’article 1523 du Code général des impôts établit que la taxe est « exigible contre les propriétaires et leurs principaux locataires ». Cette disposition, complétée par le décret n°87-713 du 26 août 1987, inscrit explicitement la TEOM dans la liste des charges récupérables.

Tel que défini par ces textes, le propriétaire demeure le redevable légal mais peut se faire rembourser par son locataire. Cette récupération constitue un droit, non une obligation, laissant au bailleur la liberté de l’exercer ou non.

Conditions d’application de la récupération

Pour une récupération conforme, plusieurs conditions doivent être respectées :

  • Clause contractuelle : Le bail doit mentionner expressément cette charge récupérable
  • Justification du montant : Fourniture obligatoire de l’avis de taxe foncière
  • Respect des délais : Réclamation possible dans les trois ans suivant l’échéance
  • Proportionnalité temporelle : Calcul au prorata de la durée d’occupation

Exclusions et limitations

Il est donc important de vérifier que certains éléments ne peuvent être récupérés. Les frais de gestion de la fiscalité directe locale, représentant 8% du montant de la TEOM, restent à la charge du propriétaire selon la jurisprudence établie par la Cour de cassation.

Modalités pratiques de facturation et de récupération

Dans cet article, nous vous expliquons les différentes méthodes pour récupérer la taxe d’ordures ménagères selon le mode de gestion des charges choisi dans le bail de location.

Facturation par provisions sur charges

Le système de provisions mensuelles reste la méthode la plus couramment utilisée. Le propriétaire estime le montant annuel de TEOM, le divise par douze, et l’intègre aux charges mensuelles. Une régularisation intervient lors de la réception de l’avis de taxe foncière.

Cette méthode offre une gestion prévisionnelle mais nécessite une régularisation annuelle précise. Si le montant réel dépasse les provisions, un complément peut être réclamé. Dans le cas inverse, un remboursement s’impose au locataire.

Facturation au forfait de charges

Dans le cadre de charges forfaitaires, la TEOM doit être anticipée dans le calcul du forfait. Aucune régularisation n’est possible, sauf clause contractuelle expresse prévoyant une révision en cas d’écart significatif.

Cette modalité présente l’avantage de la simplicité mais expose le propriétaire au risque de sous-estimation. Il est donc important de vérifier l’évolution des taux communaux lors de l’établissement du forfait.

Facturation annuelle directe

Certains propriétaires optent pour une facturation unique annuelle une fois l’avis de taxe foncière reçu. Cette méthode garantit l’exactitude du montant réclamé mais nécessite une clause spécifique dans le bail et peut créer une charge ponctuelle importante pour le locataire.

Les modalités de répartition entre plusieurs locataires d’un même propriétaire s’effectuent au prorata des valeurs locatives respectives de chaque logement :

  • Demande du relevé de propriété détaillant les bases d’imposition
  • Calcul proportionnel selon la valeur locative de chaque bien
  • Répartition équitable du montant total de TEOM

Cas particuliers et gestion des conflits

Dans le cadre de la gestion locative, certaines situations spécifiques nécessitent une attention particulière concernant la récupération de la taxe d’ordures ménagères.

Gestion des changements de locataires

En cas de changement de locataire en cours d’année, la répartition s’effectue au prorata temporis de la durée d’occupation. Cette règle, établie par une réponse ministérielle de 2005, s’applique même en l’absence de mention contractuelle spécifique.

Le calcul s’effectue selon la formule : Montant TEOM × (nombre de mois d’occupation / 12). Cette méthode garantit une facturation équitable selon la période d’utilisation effective du service.

Exonérations et réductions possibles

Tel que défini par l’article 1521 du CGI, certaines situations ouvrent droit à exonération :

  • Logements non desservis par le service de collecte (sauf délibération contraire)
  • Propriétés exonérées de façon permanente de taxe foncière
  • Locaux équipés d’incinérateurs conformes aux normes environnementales

Pour les logements vacants plus de trois mois, une demande de décharge ou réduction peut être formulée auprès du centre des finances publiques, sous réserve que la vacance soit indépendante de la volonté du propriétaire.

Résolution des litiges

En cas de contestation du locataire, une démarche progressive s’impose. La communication amiable constitue la première étape, accompagnée de la fourniture des justificatifs légaux : copie de l’avis de taxe foncière, clause contractuelle, et références réglementaires.

Si cette approche s’avère infructueuse, le recours à un conciliateur de justice peut faciliter la résolution du conflit. En dernier ressort, une action judiciaire devant le tribunal compétent selon les montants en jeu reste possible, avec l’accompagnement d’un conseil juridique spécialisé.

Il est donc important de vérifier que toutes les procédures ont été respectées avant d’engager une action contentieuse, car les tribunaux examinent rigoureusement le respect des obligations contractuelles et réglementaires.

La récupération de la taxe d’ordures ménagères auprès des locataires constitue un droit encadré pour les propriétaires bailleurs. Le respect des obligations contractuelles, la fourniture des justificatifs appropriés et une communication transparente garantissent une application sereine de cette charge récupérable dans le cadre de la gestion locative.

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